Sepsis postopératoire en chirurgie thoracique : facteurs de risques de BMR et impact d’une antibiothérapie adaptée - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Les pneumonies postopératoires et les infections de site opératoire sont des complications fréquentes et graves en chirurgie thoracique. Actuellement le choix de l’antibiothérapie repose sur les données publiées dans le cadre du traitement des pneumonies communautaires, nosocomiales et acquises sous ventilation mécanique. L’objectif de notre étude est d’apporter au clinicien des éléments pour argumenter le choix d’une antibiothérapie probabiliste à large spectre dans cette situation clinique. Premièrement nous avons recherché des facteurs de risque d’infection à bactéries multi-résistantes (BMR) dans cette population. Dans un second temps, nous avons étudié l’impact d’une antibiothérapie adaptée sur le pronostic.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective conduite dans une réanimation polyvalente de 15 lits. Notre étude a reçu l’autorisation du Correspondant Informatique et Libertés (CIL) local. Tous les patients opérés en chirurgie thoracique pris en charge en réanimation en postopératoire ont été éligibles. L’épidémiologie analytique a porté sur l’ensemble des patients ayant présenté une pneumonie postopératoire ou une infection de site opératoire documentées.
Résultats |
Entre juin 2010 et décembre 2013, 272 patients ont été admis en réanimation dans les suites d’une intervention de chirurgie thoracique. Parmi les 111 patients ayant développé un sepsis postopératoire, 74 ont été documentés dont 31 pneumonies postopératoires (42 %), 39 infections de site opératoire (53 %) et 4 sepsis d’autre origine (5 %). Les facteurs de risque de BMR retrouvés en analyse multivariée étaient : un antécédent de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), OR=5,4, IC [1,4 ; 25,0], p=0,02 et la présence d’au moins un des facteurs de risque de pneumonie liée aux soins à germes multi-résistants selon l’American Thoracic Society [1 ] (hospitalisation d’au moins deux jours au cours des 90 derniers jours, antibiothérapie dans les 90jours, immunodépression, vie en institution médicalisée), OR=6,8, IC[1,9–30,0], p=0,05.
L’antibiothérapie probabiliste initiale était adaptée chez 60 (81 %) patients. La mortalité en réanimation était de 64 % dans le groupe des patients ayant reçu une antibiothérapie inadaptée contre 34 % chez ceux ayant reçu une antibiothérapie adaptée, p=0,04.
Discussion |
Ces résultats suggèrent qu’un antécédent de BPCO est un facteur de risque d’infection à BMR dans les sepsis postopératoires en chirurgie thoracique. Les facteurs de risque d’infection à BMR décrits dans le cadre des pneumonies nosocomiales et acquises sous ventilation mécanique semblent applicables aux pneumonies postopératoires et infection de site opératoire. Une antibiothérapie inadaptée est associée à une augmentation de 30 % de mortalité en réanimation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 1 - N° S1
P. A214-A215 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?